Si la plus grande part de l’œuvre de Nicole Boulanger résulte de l’observation (et de la transfiguration) du réel, elle a à plusieurs reprises créé des œuvres à dimension allégorique ou symbolique, qui ont parfois aussi un aspect délibérément décoratif. Ses études à la Cambre, sous la direction de Charles Counhaye, incluaient la peinture monumentale, la tapisserie et le vitrail. Elle pratiquera assez peu ces disciplines, mais dans les avant-projets réalisés, on perçoit bien comment les contraintes imposées par ces pratiques vont contribuer à définir son vocabulaire esthétique. La veine allégorique va revenir sporadiquement dans son parcours, dans des formes frôlant l’abstraction parfois, puis en 1970-1971 de manière plus centrale, quand elle réalisera une série de toiles symbolistes influencée par la lecture de Gaston Bachelard. L’artiste a alors emménagé dans la maison à la lisière de la forêt qui sera désormais la sienne. Elle a rencontré Daniel Le Lange, qui sera son compagnon jusqu’à la fin, et dont la présence habite plusieurs peintures, homme blond ou lion. Cette esthétique se retrouvera ensuite dans les illustrations des Voyages inventés.